Il était une fois un petit garçon, Russell, qui habitait un petit village. Son grand-père, aimant mieux le calme de la nature, vivait dans une petite maison dans les bois. Un beau matin, l’enfant voulut lui rendre visite et lui apporter à manger, alors sa maman lui prépara un pain et du fromage. Russell mit le tout dans son sac et s’habilla de son manteau préféré avant de se mettre en route. Un manteau à capuchon rouge. Sa maman le mit en garde de ne pas s’arrêter en chemin, car la forêt grondait de loups. En revanche, ce qu’elle ne savait pas, c’est que certains loups étaient intelligents. Parmi eux, se trouvait Valko, surnommé le Grand Loup Malveillant, et son fils, Rezso.
Alors que Russell marchait lentement dans les bois, Valko l’observait, caché dans un buisson. Bien qu’il avait une folle envie de le manger, il se contentait de le regarder. Valko se demandait bien où comptait aller ce gamin. Il aurait très bien pu lui parler, mais il savait qu’il faisait peur à tout le monde. Enfin, sauf aux autres loups et à son fils. En parlant de Rezso, il pourrait très bien discuter avec cet enfant. Après tout, il est tellement mignon... Le portrait craché de sa mère. Valko alla le retrouver.
« Mon fils, j’ai une mission pour toi. »
« Cooooool ! Que dois-je faire ? »
« Je veux que tu ailles parler avec l’enfant au manteau rouge et que tu lui demandes où il va. »
« D’accord pa’ ! »
Rezso courut aussi vite que ses pattes le lui permettaient. Il trouva rapidement l’enfant qui continuait son chemin bien lentement. Ok. Je ne dois pas lui faire peur. À 3, je sors de ma cachette. 1…2…3 ! Rezso sortit du fourré et l’enfant, le voyant, poussa un cri.
« Non, non, ne crie pas, j’suis pas dangereux ! »
« AHHHHH... Euh ? Un loup... qui parle... ? Ma maman ne m’a jamais dit que les loups parlaient ! »
« Ta maman ne sait pas tout et ce ne sont pas TOUS les loups qui parlent ! »
« Oh… OK. Comment tu t’appelles ? »
« Rezso, mais c’est un nom stupide. Je le déteste. »
« Alors, je peux t’appeler Rez ? »
« Rez ? J’veux bien mais… »
« Alors ce sera Ru pour moi ! »
« Ru ? »
« Pour Russell. »
« D’accord, Ru ! Euh… je me demandais… où vas-tu comme ça ? »
« Chez mon grand-papa pour lui apporter à manger. Il habite dans une petite maison. »
Russell indiqua précisément à Rezso où se trouvait la maison de son grand-père.
« Je vois… et t’as pas peur ? Je ne suis pas le seul loup de ces bois et ils ne sont pas tous gentils comme moi. »
« Non. De toute façon, on est en plein jour. »
« Je vois. Bon, je dois partir. »
« Oh... Rez, va-t-on se revoir ? »
« Bien sûr, Ru ! »
Le jeune loup lui dit au revoir et il courut retrouver son père.
« Alors ? »
« Il va voir son grand-papa. »
« Je vois… et où habite ce vieux bonhomme ? »
« Pa’, tu ne vas pas... ? »
« Réponds, mon fils. »
« Dans la clairière au-delà de la fontaine à l’est. »
« Très bien. Merci pour ton aide. »
« Mais pa’ ! Tu ne vas pas manger Ru, hein ? »
« Ru ? »
« L’enfant au manteau rouge. »
Valko, sans donner de réponse à son fils, partit et il se rendit à la maison du grand-père. Il tua facilement le vieillard et il le mangea. Son estomac étant rassasié, Valko comptait partir quand il entendit quelqu’un toquer à la porte.
« Grand-papa ? Grand-papa, es-tu là ? C’est moi, Russell. »
Zut ! Je pourrais toujours m’enfuir par la fenêtre mais... Non. Je n’ai plus faim, mais je vais manger cet enfant quand même. Il attendit que le gamin ouvre la porte pour lui bondir dessus et le dévorer. Valko était en train de nettoyer ses pattes, pleines de sang, quand son fils arriva.
« Pa'... ? Où est Ru ? »
Son père ne lui répond pas.
« PAPA ! OÙ. EST. RU. !!! »
« Dans mon estomac. »
« Non… pourquoi t’as fait ça ? C’était mon ami ! »
« Ton ami ? Mon fils, tu lui as parlé que… quoi ?... pendant 5 minutes ? »
« Mais... »
« Nous sommes des LOUPS, des prédateurs ! C’est dans notre nature de dévorer la chair ! »
« Il y a bien des animaux à bouffer dans la forêt ! Pourquoi manger les humains ? »
« Parce que nous ne sommes pas des loups ordinaires, nous sommes intelligents et seule la chair humaine peut nous rendre plus forts ! »
« NON ! T’as tort ! »
« Tu es comme ta mère. Elle aussi voulait être ‘amie’ avec les humains et te souviens-tu de ce qui lui est arrivé ? »
« Pa’. »
« Dois-je te le rappeler ? »
« Pa’ non !!! »
« Elle a été tuée par un homme, un homme qui a consommé sa chair ! Tous les humains sont des monstres et je vais les dévorer jusqu’à ma mort ! »
« PAPA ! Tu ne comprends pas… Manger les hommes, c’est… c’est… c’est mal, contre nature ! Ru… mon ami… je vais le sauver ! »
Avant que son père ne puisse lui crier une insulte, Rezso s’enfuit et il se rendit dans une grotte. Sa maman lui avait déjà raconté une histoire à propos de cette grotte. Plus de 100 ans auparavant, un voyageur avait découvert une montre magique qui lui permettait de remonter le temps. Il s’en était servi pour tenter de réparer son passé, mais ses tentatives furent vaines. Il sut alors que la montre était maudite. Elle avait été fabriquée par une entité malfaisante. La montre collectionnait les âmes de leurs utilisateurs si ceux-ci échouaient à l’accomplir leurs objectifs. Le voyageur sut alors que sa vie était finie. Voulant éviter que quelqu’un d’autre ne l’utilise, il a voyagé dans un autre monde et l’a cachée dans une grotte avant que son âme ne soit collectée. Cet autre monde serait celui de Rezso.
Rezso croyait à cette histoire et, même s’il connaissait les risques, il voulait trouver et utiliser la montre magique. En trouvant un squelette, sans doute celui du voyageur, Rezso se mit à creuser autour, et il trouva une vieille montre à gousset. La montre avait une grande chaîne et un couvercle en or à six points colorés. Un rouge, un bleu, un jaune, un orange, un vert et un violet. Ouais, je l’ai trouvé ! Maintenant, comment s’en servir ?
Soudain, des inscriptions apparurent sur le sol : Pour utiliser la montre, transportez-la et dites : « Ô garde-temps, reverse me ». Sachez que son utilisation entraînera des conséquences. « Ô garde-temps, reverse me »? Quels mots étranges… mais peu importe ! En prenant la chaîne avec sa patte, il parvint à la lancer dans les airs et à la faire tomber autour de son cou.
« Allez ! Ô garde-temps, REVERSE ME ! »
Les six points colorés s’allumèrent, un à la fois, puis ils s’éteignirent et tout autour de Rezso devint blanc. Que se passe-il ? Remonterais-je le temps ? Soudain, le jeune loup vit son sosie apparaître devant lui.
« Je suis le toi du passé. » Dis son double. « Pour continuer, tu dois m’éliminer. »
« Quoi ? NON ! »
« Tu n’as pas le choix ou tu auras échoué dans ton objectif et la montre te volera ton âme. »
« Je... ! »
« C’est toujours difficile la première fois. Après, on s’habitue. »
Rezso reste silencieux. Son ancien lui continue de parler.
« Le voyageur s’est habitué, comme tous les anciens utilisateurs de la montre magique. Allez, Rezso, tue-moi. Mords-moi dans le cou, bien fort, et étouffe-moi. »
Rezso s’exécuta. Aussitôt que son ancien lui fut tombé, il se retrouva à nouveau dans la forêt. Son père vint lui parler.
« Mon fils, j’ai une mission pour toi. »
Rezso ne lui répond pas.
« Fils ? »
« Désolé, pa’. Tu disais ? »
Valko n’avait pas remarqué la montre au cou de son fils.
« J’ai une mission pour toi. Je veux que tu ailles parler avec l’enfant au manteau rouge et que tu lui demandes où il va. »
« Pourquoi ? »
« Parce que je te le demande. »
Si je ne fais rien, il ne saura pas où vit le grand-papa de Ru et Ru sera sauf !
« J’suis désolé, pa’, mais j’en ai pas envie. »
« … Comme tu veux. »
Valko s’en alla et Rezso cria victoire. Il avait réussi. Son ami était sain et sauf. Rezso se promenait dans les bois, tout content, quand il entendit un cri. C’était Ru. NON ! Il courut vers la direction du cri et il trouva son père, les pattes en sang.
« NOOOOOOOOON ! PA’, T’AS MANGÉ RU ! »
Rezso poussa un hurlement de tristesse.
« Je vais devoir me reprendre ! Ô garde-temps, REVERSE ME ! »
Les six points colorés de la montre s’allumèrent, un à la fois, puis ils s’éteignirent. Tout devint blanc à nouveau. Rezso fit à nouveau face au Rezso du passé.
« Ce n’est pas ta première fois. Tu sais quoi faire. »
Rezso le tua et il se retrouva dans la forêt, encore une fois. Son père vint lui parler.
« Mon fils, j’ai une mission pour toi. »
« … Oui ? »
« Je veux que tu ailles parler avec l’enfant au manteau rouge et que tu lui demandes où il va. »
Je n’ai pas le choix.
« D’accord pa’ ! »
Rezso courut aussi vite que ses pattes le lui permettaient. Il trouva rapidement Russell qui continuait son chemin bien lentement. Ok. Comme la fois d’avant. À 3, je sors de ma cachette. 1…2…3 !
Rezso sortit du fourré et Russell, le voyant, poussa un cri.
« Non, non, ne crie pas, j’suis pas dangereux ! »
« AHHHH... Euh ? Un loup... qui parle... ? Ma maman ne m’a jamais dit que les loups parlaient ! »
« Ta maman ne sait pas tout et ce ne sont pas TOUS les loups qui parlent ! »
« Oh… OK. Tu t’appelles comment ? »
« Rezso, mais tu peux m’appeler Rez. »
« Rez ? Alors ce sera Ru pour moi ! »
« Ru ? »
« Pour Russell. »
« D’accord, Ru ! Dis-moi, comptes-tu aller chez ton grand-papa ? »
« Oui. Comment tu l’as su ? »
« J’suis bon pour deviner des choses et je sais aussi que tu cours un danger. »
« Un danger, comment ça ? »
« C’est mon papa. Il est méchant. Si tu vas chez ton grand-papa, il va te bouffer tout cru ! »
« Oh ! Alors je dois prévenir grand-papa et vite ! »
Sans que Rezso ne puisse l’arrêter, Russell fonça vers la maison de son grand-papa. Plutôt que de le suivre, il retourna voir son père.
« Alors ? »
Je dois mentir.
« L’enfant au manteau rouge ? Il retourne chez lui. Je lui ai fait peur. »
« Je vois… Merci quand même, fiston. »
Valko s’éloigna et Rezso ne pouvait qu’attendre la suite des choses. Plus tard, son père revint le voir et il lui dit qu’il avait mangé un vieux monsieur et son fils.
« Tu m’as menti. L’enfant était avec son grand-père ! Ce vieillard a failli me tuer avec son fusil de chasse ! Pourquoi m’as-tu menti ? »
« Par ce que c’est mon ami ! Je dois le sauver ! Ô garde-temps, REVERSE ME !!! »
Les six points colorés de la montre s’allumèrent, un à la fois, puis ils s’éteignirent. Tout devint blanc et Rezso fit face au Rezso du passé pour la troisième fois.
« … Tue-moi, Rezso. »
Rezso le tua et il se retrouva dans la forêt, encore une fois. Son père vint lui parler.
« Mon fils, j’ai une mission pour toi. »
« Oui, tu veux que j’aille parler à l’enfant au manteau rouge. »
« Comment sais-tu...? »
« J’y vais, pa’. »
Plutôt que d’aller parler à Russell, il alla à la maison de son grand-père et il toqua à la porte. Avant que le vieil homme ne puisse lui répondre en ouvrant la porte, Rezso lui dit de se tenir prêt.
« Un loup va venir pour vous manger. Il peut parler alors soyez prudent. »
Rezso retourna ensuite auprès de son père et il lui dit que l’enfant au manteau rouge allait visiter son grand-père. Il lui dit aussi où se trouvait sa maison. Valko se mit en route et Rezso retourna auprès de Russell. Tout en restant caché, il suivit l’enfant.
Quand Russell arriva chez son grand-papa, il le trouva armé de son fusil de chasse. Le cadavre d’un loup était au sol. Valko. Non… Ce n’est pas ce que j’avais prévu ! Il pensait que le grand-père aurait uniquement blessé « le loup » alors son père aurait abandonné l’idée de le manger et tout le monde serait vivant. Encore une fois.
« Ô garde-temps, REVERSE MEEEEEEEEEEE !!!!!! »
Les six points colorés de la montre s’allumèrent, un à la fois, puis ils s’éteignirent. Tout devint blanc et Rezso fit face au Rezso du passé pour la quatrième fois. Rezso le tua.
Le jeune loup refit la boucle temporelle, encore et encore et encore, mais il n’y avait rien à faire. Soit Ru se faisait dévorer par Valko, soit il mourrait avec son grand-père dans les griffes du Grand Loup Malveillant, soit Valko se faisait tuer par le vieil homme. Bien qu’il ne partageait pas ses valeurs, Rezso ne voulait pas que son père meure. Il dut se rendre à l’évidence. Son objectif ne pouvait pas être atteint. Le jeune loup était condamné à offrir son âme à la montre maudite.
Après avoir parlé avec son père, qui lui demandait, pour la treizième fois, d’aller parler à l’enfant au manteau rouge, Rezso retourna à la grotte. Il déposa la montre au sol, près du squelette du voyageur, et il l’enterra. Dès qu’il eut fini, son cœur cesse de battre. Rezso s’écoula au sol.
Pendant ce temps, Russell continua, naïvement, son chemin vers la maison de son grand-père. Le Grand Loup Malveillant, sans se douter que son fils était mort, décida de surveiller l’enfant en rouge de près…